Fondée en 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycédo, la sophrologie est une méthode qui permet d’équilibrer le corps, l’esprit et les émotions. Grâce à des techniques de respiration, de visualisation et de relaxation dynamique: – c’est-à-dire en mouvements – elle permet à la personne de se réapproprier son corps et de mieux gérer les influences de son mental.
L’attelage de compétition qu’est-ce que c’est ?
C’est une discipline équestre dans laquelle un à quatre chevaux sont attelés à une voiture hippomobile. La personne guidant les chevaux -le meneur- est secondée par une ou deux personnes se trouvant à l’arrière de la voiture (appelées grooms). La compétition se compose de 3 épreuves :
Une reprise de dressage, connue à l’avance, où le meneur exécute des figures (cercles, lignes diagonales) à des allures (pas, trot, galop) imposées sur un terrain clôt.
La maniabilité : exercice d’adresse et de rapidité, où le meneur mène son attelage dans différentes portes composées de 2 cônes surmontés de balles qu’il ne faut pas faire tomber au passage.
Le marathon : parcours alternant des kilomètres à allures régulières et obstacles complexes où le meneur doit enchainer les portes dans un ordre spécifique.
Que peut apporter la sophrologie à un meneur d’attelage ?
L’attelage de compétition est une discipline exigeante puisque comme en équitation traditionnelle, l’athlète n’est pas seul responsable de son résultat, il dépend de son attelage et donc de ses chevaux.
Ces derniers étant des êtres vivants, ils ont des sensations, des ressentis et peuvent être, eux aussi, perturbés par des éléments extérieurs : environnement, humeur des humains …
D’où l’intérêt pour le meneur et son équipe de savoir :
Gérer le stress et la pression :
Participer à une compétition, quel que soit son niveau, peut générer un stress, une pression. Le sportif a envie de réussir, de faire du résultat. Le stress produit plusieurs types de réactions : irritabilité, manque de patience, … qui peuvent se répercuter sur le ménage, la relation avec les chevaux mais aussi au sein de l’équipe. Il est essentiel de savoir en identifier les premiers signes et d’apprendre à le gérer avant qu’il ne devienne handicapant.
Augmenter la mémoire/ Améliorer la concentration :
Les 3 épreuves nécessitent une bonne mémoire et une concentration extrême.
Bien que la reprise de dressage soit connue à l’avance et largement répétée, elle est la première épreuve des concours/championnats et l’occasion pour les chevaux d’être un peu « chauds » voir émotifs, c’est là que la concentration du meneur doit rester intacte quoi qu’il arrive : cheval qui galope sur un allongement, cheval sensible à un environnement inhabituel …
Parfois l’euphorie de réussir la partie redoutée d’une épreuve, provoque un relâchement qui génère des erreurs sur le restant du parcours qui aurait dû se dérouler facilement. Là aussi, apprendre à rester mobiliser jusqu’à la ligne d’arrivée, jusqu’à la fin de la reprise est essentiel.
La maniabilité et le marathon nécessitent un fort effort de concentration et de mémorisation des différents parcours, qui engendre une pression importante. Grâce à la visualisation, le meneur peut faire et refaire son parcours, comme un film qu’il visualise dans sa tête. La sophrologie prend en compte la réalité objective du parcours, l’important n’est pas de se voir (seulement) en grand vainqueur mais de prévoir plusieurs scénarii, afin que le cerveau soit le plus réactif possible le jour J. Rester concentrer sur le parcours jusqu’à la fin est essentiel. En effet en envisageant plusieurs situations potentielles, le meneur ne se trouve pas déstabiliser au moindre incident. (Ex : Voir une balle tomber en maniabilité et modifier inconsciemment sa trajectoire sur la porte suivante …)
Libérer et appréhender les tensions corporelles/Optimiser la récupération :
Mener 1 à 4 chevaux nécessite une force et une résistance non négligeables, la condition physique est importante mais au-delà de ça, il est important d’apprendre à relâcher les zones du corps qui sont très sollicitées : mains, bras, épaules, dos. La sophrologie, grâce à la relaxation dynamique – c’est-à-dire en mouvement – apporte une vraie solution pour libérer les tensions corporelles, que ce soit entre 2 épreuves ou dans les phases de récupération du marathon entre deux obstacles intenses. La personne prend conscience de son corps en intégralité ce qui permet d’affiner la précision des gestes, la rapidité des mains sur les guides, la pression sur les mors, mais aussi l’intonation de la voix …
La récupération est aussi une clé de la réussite. Le stress, la pression, la mémorisation d’épreuves comme le marathon ou la maniabilité peuvent faire perdre le sommeil, les nuits sont courtes et si le repos n’est pas de bonne qualité, cela peut rapidement impacter les performances du lendemain. Apprendre à se calmer, à s’endormir plus sereinement, voir à pratiquer des siestes flash, voici des outils que proposent la sophrologie.
Apprivoiser les émotions :
Dans une discipline majoritairement masculine, où la force physique est omniprésente, les émotions peuvent être un peu misent de côté, pourtant elles sont bien présentes en chacun de nous. Que ce soit la colère de rester coincé dans un obstacle de marathon, la joie de passer 18 portes de maniabilité sans pénalité, la peur d’un renversement de voiture ou d’un cheval qui passe au-dessus d’un trait, chacune des émotions peut faire déraper une performance. En apprenant à identifier et à gérer ses émotions, le meneur reste lucide sur tout ce qui se passe tout au long de son parcours et peut mobiliser toute sa concentration sur la précision de ses trajectoires, la cohésion de son attelage …
Pratiquer la sophrologie c’est apprendre à se connaître soi-même, ses qualités, ses capacités, mais aussi ses défauts, ses erreurs pour travailler dessus, les améliorer, voir en faire un atout. C’est aussi connaître ses besoins (différents d’une personne à l’autre), ses limites.
Le/la sophrologue prend en considération la personne dans son ensemble avec ses particularités propres et établit un accompagnement sur mesure pour permettre à l’accompagné(e) de performer dans les meilleures conditions.
La sophrologie peut se pratiquer par le biais de journées de stage, de séances ponctuelles ou encore d’accompagnement d’équipe au fil d’une saison, afin d’apprendre et d’intégrer les différentes pratiques. Cette méthode tend à rendre les pratiquants autonomes, puisque que chacun utilise les exercices appris selon son besoin.
Merci à Edouard Simonet (Meneur) et Sonja Scharf (Photographe) pour l’illustration de l’attelage de compétition.
Toutes le informations sur le site : http://www.sophromedia.fr/sophrologie-et-attelage/